Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 février 2011 4 17 /02 /février /2011 08:12

Témoignage d'Elie Corrado paru dans " Le Coq Hardi" N° 11

 

" En 1953, pour pouvoir entrer au Centre de Formation, il fallait avoir entre 14 et 16 ans. La sélection se faisait par un examen écrit sanctionné par des résultats qui donnaient un classement. En fonction du résultat acquis, on passait une visite médicale pour vérifier notre aptitude au travail de la mine.

 

A partir de 16 ans, l’accès au centre d’apprentissage était immédiat, ceux qui avaient moins de 16 ans travaillaient sur la place, certains allaient au fond de la mine avec des géomètres en attendant d’avoir 16 ans pour pouvoir entrer au Centre d’ Apprentissage.

 

La formation était sanctionnée en fin d’études par un CAP, pour les jeunes âgés de 16 à 18 ans. Ils étaient aussitôt embauchés.

 

L’apprentissage se faisait en alternance : quinze jours au Centre, situé au-dessus de la mine-témoin et un mois au Quartier-Ecole en exploitation, la galerie se trouvait entre la centrale électrique et le pont de Tamaris.

 

Au Centre, des enseignants appelés « moniteurs » assuraient différents matières :

- français : travail par fiches mais aussi club de lecture,

- calcul : travail par fiches, axé sur la profession minière,

- dessin technique : centré sur la profession minière,

- technologie professionnelle : méthode d’exploitation, matériel utilisé…

- sécurité : hygiène, secourisme, forte sensibilisation à la sécurité personnelle et collective.

 

En pratique, à la mine-image (qui deviendra plus tard la mine-témoin) :

- soutènement en bois, travail à la hache, cadre double entailles dans des tronçons (en béton) de galeries-types de différentes hauteur et largeur, buttes à gueule de loup,

- soutènement métallique avec des étançons,

- mécanique pratique (convoyeurs, perforateurs, marteau-piqueurs). . .

 

L’éducation physique n’était pas oubliée. Petit terrain de sport, piste de course, bac de saut, buts, portique étaient à la disposition des apprentis et de leur moniteur de sport.

 

Pendant cette formation, l’apprenti touchait un salaire (une paye) en fonction de son âge et de son lieu de travail. Car s’il travaillait au Quartier-Ecole, il était considéré comme étant en situation d’exploitation, donc de productivité et son salaire était un peu plus élevé.

 

Le Quartier-Ecole et le Centre d’Apprentissage étaient deux entités différentes, on n’avait pas l’impression qu’il y avait une continuité dans la formation, il n’y avait aucun rapport entre les deux.

 

La formation était polyvalente mais elle allait devenir une spécialité avec la venue du fer en soutènement et d’engins d’abattage mécaniques.

 

Certains moniteurs nous incitaient à passer et surtout à réussir le C.A.P. de mineur. Ils nous citaient volontiers l’exemple de Maurice André, le grand trompettiste, qui a pu enter, en tant que musicien, dans la Garde Républicaine grâce à son CAP de mineur. De plus pour ceux qui n’avaient pas le C.E.P., ce C.A.P. était une chance de se valoriser et représenter un atout supplémentaire pour ceux qui décidaient d’abandonner la mine plus tard.

 

Beaucoup d’apprentis s’étaient dirigés vers la mine car leurs pères y travaillaient mais aussi parce qu’ils savaient qu’un apprentissage chez un artisan représentait de longues journées, était mal payé et souvent n’apprenait pas grand-chose, car, dans ces années-là, il n’y avait pas de formation théorique en parallèle à la formation pratique.

 

La mine a fermé, l’avenir est autre part ! Mais où ?

Il reste le musée de la mine-témoin, pour témoigner d’un temps pas si lointain ! "

 

Elie Corrado

 


Partager cet article
Repost0

commentaires

B
fille de moniteur du centre document en pocession
Répondre

L'objectif de PMA

"Rassembler, raviver et sauvegarder la mémoire collective d'Alès et des Alésiens en créant et en animant des rencontres intergénérationnelles, afin de transmettre l'image vivante de ce que fut Alès au XXème siècle."

 

Pour nous contacter :

PMA

8, rue des Primevères

30100 ALES

Tél : 06 83 05 57 13

 

 

 

Recherche

Avec le soutien de :

Logo CCAS

Pages