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23 mai 2010 7 23 /05 /mai /2010 12:28

Ce n’est pas une tradition cévenole, et pourtant.. l’intérêt des Alésiens pour la taureaumachie ne date pas d’hier…

C’est en 1854 qu’a été organisée la première course de taureaux à Alès . Cela se passait sur la Maréchale.
Philippe Lavastre indique, dans « Histoire de la tauromachie à Alès-en-Cévennes », que les arènes « se dressaient sur le plateau de la Maréchale, qui fut lors de l’édification, et selon le journaliste [de l’hebdomadaire ‘’L’Aigle des Cévennes’’], ‘’chargé de tas de planches, madriers, solives ; une ligne de circonvolution étant tracée, les charpentiers construisaient un cirque de bois’’. On est loin des places de village fermées par des charrettes comme cela se pratiquait souvent dans les petites localités méridionales. (…) Il eût été hasardeux de construire en dur pour des évènements dont on ne pouvait mesurer la porté a priori. Et, le calcul fut bon, sans doute à l’inverse des résultats financiers, puisque ce n’est que trente-trois ans plus tard que l’on reparla de tauromachie à Alès. »

Cette première expérience tauromachique à Alès fut réitérée en 1888, avec la construction, par l’architecte M Barraud. d’arènes sur la place St Sébastien (actuelle place des Martyrs de la Résistance) à l’occasion d’une fête de bienfaisance.
Albin Martin écrit dans un article de « l’Echo d’Alais » repris par « Cévennes magazine » dans son édition du 3 mai 2008 (N°1551) : « Ces arènes provisoires, construites en bois, dans un délai de quinze jours, émerveillèrent non seulement la population Alésienne, mais de tous les points du département les visiteurs affluèrent ; les courses qui y furent données furent brillantes, le succès obtenu dépassa les espérances des organisateurs ».
Plusieurs corridas furent en effet organisées sur la place St Sébastien.
Selon l’abbé Bruyères (voir bibliographie ci-dessous), près de 1 500 personnes ont participé à chacune des représentations, sur les gradins ou debout ; le cirque était fait de planches, sans grande régularité.

En 1891, on inaugura les Arènes du Tempéras, qui avaient été construites par une société d’aficionados. Elles pouvaient accueillir 10 000 personnes.
Leur nom, « Tempéras », désigne un lieu humide, détrempé.
Elles ne serviront comme arènes que 4 ans, suite à un arrêté préfectoral interdisant les corridas.

Pour les grandes fêtes de 1896 (inauguration des statues de Pasteur, Florian, Sauvages…), un ballon a décollé de la piste avec plusieurs aéronautes.

Fin 1896, elles ont été achetées aux enchères par M. Pin et ont servi d’entrepôt : on y a stocké du vin, du charbon… Un cerisier a même poussé sur la piste !
Ce Monsieur Pin était un riche et puissant avocat alésien, conseiller municipal et conseiller général du Gard.
Philippe Lavastre indique (voir bibliogrpahie ci-dessous), que « les archives d’Alès conservent quelques documents de l’époque, entre autres choses une autorisation d’exploitation pour leur propriétaire, un arrêté contenant les mesures d’ordre et de police à respecter, ainsi qu’un rapport d’expert à maître Pin, Maire d’Alès, concernant la sécurité du lieu. »
Albin Martin décrit ainsi les arènes, dans un article de « l’Echo d’Alais » repris par « Cévennes magazine » dans son édition du 3 mai 2008 (N°1551)  : « La forme est elliptique, d’une surface totale de 3000 mètres carrés. La piste est séparée des spectateurs par une barrière formant la galerie de secours pour les toréadors. Cette galerie a une superficie de 1430 mètres carrés. Deux entrées ont été réservées pour l’accès extérieur. La porte principale de l’avenue de Madrid est monumentale, encadrée dans une façade en pierre de taille, le socle est en grès de Méjeannes, il s’harmonise admirablement avec les assises supérieures, dont les ailes sont en pierre du Pont-du-Gard au ton chaud. La porte centrale est en pierre blanche de Brouzet, pierre dite de Conques. Le style de ce portique a un cachet tout particulier qui semble imprimer à la construction le caractère qui lu est propre. (…) La deuxième porte ayant accès sur la rue parallèle à l’avenue en face du Parc de la Chadenède ne manque ni d’originalité ni de style. » « Le sol sur lequel reposent les banquettes où pourront être assis près de huit mille spectateurs sur douze rangées de banquettes, a reçu une forte inclinaison afin de permettre à ceux-ci d’embrasser d’un coup d’œil l’ensemble de la piste. »
Albin Martin parle également d’un « immense pourtour sous lequel est réservé un espace de quatre mètres cinquante de large où on peut circuler comme sur une promenade et où les loges pouvant être aussi bien aménagées que les loges de théâtre peuvent contenir des familles de sept à huit personnes. »

 

Arènes + alentours (avant 1926)

 

Arènes - vue aérienne N&B

 

En 1963, les arènes ont été rachetées par la Mairie et remises en état grâce à un emprunt local auquel les Alésiens étaient invités à souscrire,  On y organisait alors des spectacles de plein air.

 

Elles ont ensuite été mises en gestion par le « Club Taurin Ricard ».
Philippe Lavastre écrit dans « « Histoire de la tauromachie à Alès en Cévennes : « Pendant toute cette période (…), M. Roucaute était à la tête de la mairie. Ce résistant, qui dirigeait la ville sous l’étiquette communiste, avait été auparavant employé commercial de la société Ricard. C’est pourquoi le liquoriste se chargeait de tous les apéritifs et cocktails offerts par la mairie, en échange de l’adjudication des arènes. Cet arrangement permit à la ville d’Alès de vivre d’intéressantes heures tauromachiques, pendant une douzaine d’années en tout. Mais la difficulté d’élaborer des cartels attractifs, et le désintérêt du public, entraîna le retrait du Club Ricard. A partir de 1978, il n’y eut donc plus de corridas à Alès pendant neuf ans ».

C’est au début des années 1990, qu’est née la « féria d’Alès », avec ses bodegas, ses peñas, ses corridas…, d’abord au début du mois de mai puis pour le week-end de l’Ascension.

 

F.P.

Bibliographie :
Philippe Lavastre : « Histoire de la tauromachie à Alès en Cévennes » - Union des Bibliophiles taurins de France (1997)
→ Disponible à la médiathèque d’Alès (cote : 791.82 LAV)
Marcel Bruyère : « Alès capitale des Cévennes : vie politique, religieuse, intellectuelle, économique et sociale » - Edition originale : Mauget, Nîmes (1948) - Réédition : Lacour-Ollé, Nîmes (2008)
→ Disponible à la médiathèque d’Alès (cote : 944.83 BRU)
Cévennes Magazines N°1551 (3 mai 2008) : « L'inauguration des arènes d'Alais »
→ Disponible à la médiathèque d’Alès, à l’espace patrimoine (en réserve)

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